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Indemnités légales de licenciement en CDI : calcul et barème 2025

Perdre son emploi n’est jamais une partie de plaisir. Mais connaître précisément ses droits peut faire toute la différence au moment de négocier son départ. Les indemnités de licenciement, ce n’est pas qu’une question de chiffres : c’est votre filet de sécurité, votre droit après des années de travail.

En 2025, avec les derniers ajustements législatifs, il devient encore plus important de comprendre exactement comment fonctionnent ces calculs. Que vous soyez salarié cherchant à comprendre vos droits ou employeur souhaitant respecter vos obligations, ce guide détaillé vous accompagne pas à pas dans les méandres du tableau d’indemnité de licenciement.

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Calculez votre indemnité en quelques clics selon le barème légal 2025

Minimum 8 mois pour être éligible
Moyenne des 12 ou 3 derniers mois
Si votre convention prévoit un montant

Tableau indemnité de licenciement : les bases essentielles à maîtriser

Qu'est-ce que l'indemnité de licenciement, concrètement ?

L'indemnité de licenciement, c'est une somme que votre employeur vous doit quand il met fin à votre CDI. Simple en apparence, mais attention aux détails qui changent tout. Cette compensation financière s'applique uniquement si vous n'avez pas commis de faute grave ou lourde. Elle reconnaît vos années de service et vous aide à rebondir pendant votre recherche d'emploi. Mais tous les salariés n'y ont pas droit automatiquement - il faut remplir certaines conditions bien précises.

  • Une compensation financière pour la perte involontaire de votre emploi
  • Réservée aux salariés en CDI avec suffisamment d'ancienneté
  • Pas d'indemnité si vous êtes licencié pour faute grave ou lourde

Les conditions pour y avoir droit selon le Code du travail

Premier critère incontournable : vous devez avoir au moins huit mois d'ancienneté dans l'entreprise. Cette durée se calcule à la date où votre employeur vous envoie la lettre de licenciement. Attention, subtilité importante : le montant final de votre indemnité, lui, se calcule généralement à la date où vous quittez réellement l'entreprise. Si vous êtes licencié pour faute grave ou lourde, vous pouvez faire une croix sur cette indemnité - la loi est claire là-dessus.

Quels licenciements ouvrent droit à l'indemnité ?

Vous toucherez votre indemnité si vous êtes licencié pour motif personnel (insuffisance professionnelle, par exemple) ou économique. Par contre, oubliez cette indemnité si vous êtes viré pour faute grave : vol, abandon de poste, violence au travail... Dans ces cas-là, vous partez les mains vides. Petite particularité intéressante : si vous êtes déclaré inapte suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle, non seulement vous avez droit à l'indemnité, mais elle peut même être doublée.

Décrypter et utiliser un tableau d'indemnité de licenciement

L'ancienneté : le nerf de la guerre pour votre indemnité

Votre ancienneté démarre le jour où vous signez votre contrat et court jusqu'à la fin de votre préavis (même si vous ne l'effectuez pas). C'est LA donnée cruciale pour calculer votre indemnité. Plus vous restez longtemps dans l'entreprise, plus l'indemnité grimpe. Et bonne nouvelle : certaines absences comme les congés maternité ou les arrêts pour accident du travail ne cassent pas votre ancienneté. Elle continue de courir.

Le fameux seuil des huit mois et le préavis qui compte

Huit mois, c'est le ticket d'entrée pour prétendre à une indemnité. Pas un jour de moins. Et voici un détail qui peut tout changer : votre période de préavis compte dans le calcul de l'ancienneté, même si votre patron vous dispense de le faire. Trois mois de préavis ? Ça fait trois mois d'ancienneté en plus pour le calcul.

Temps partiel, absences, congés : qu'est-ce qui compte vraiment ?

Vous travaillez à temps partiel ? Votre ancienneté compte exactement comme celle d'un temps plein. Vous avez été absent pour maladie ordinaire ? L'ancienneté continue. Le piège, c'est plutôt sur le calcul du salaire de référence où le temps partiel jouera forcément. Mais pour l'ancienneté pure, pas de discrimination.

Les cas particuliers : maladie longue durée, congé parental

Si vous revenez d'un congé parental ou d'un long arrêt maladie, votre employeur devra peut-être reconstituer votre salaire de référence pour que le calcul soit équitable. Impossible de vous pénaliser parce que vous avez élevé vos enfants ou soigné une maladie grave. La loi protège ces situations particulières.

Le salaire de référence : sur quelle base calculer ?

Pour calculer votre indemnité, on prend soit la moyenne de vos 12 derniers mois de salaire, soit celle des 3 derniers mois - on garde le montant le plus avantageux pour vous. Dans ce salaire, on compte tout : salaire de base, primes, commissions, avantages en nature... Mais attention, certains éléments sont exclus du calcul :

  • Les remboursements de frais (transport, repas...)
  • L'intéressement et la participation aux bénéfices

Un exemple concret pour y voir plus clair

Prenons Marc, commercial licencié pour raison économique après 6 ans dans sa boîte. Son salaire moyen : 2000 euros. Le calcul de son indemnité ? On découpe en deux périodes :

  • Les 6 premières années : 1/4 de mois par année = 6 × 500 € = 3000 €
  • S'il avait eu des congés payés non pris, ils s'ajouteraient au total

Les formules de calcul : du cas standard aux situations spéciales

La formule de base que tout le monde devrait connaître

La règle d'or du calcul, la voici : pour vos 10 premières années, vous touchez 1/4 de mois de salaire par année d'ancienneté. Au-delà de 10 ans, ça passe à 1/3 de mois par année. Simple ? En théorie oui, mais les cas particuliers sont légion. Un licenciement pour inaptitude d'origine professionnelle ? L'indemnité double. Une convention collective plus généreuse ? C'est elle qui s'applique.

Le calcul standard pour un CDI classique

Pour bien calculer, n'oubliez aucun détail : les années incomplètes comptent au prorata. 6 ans et 4 mois d'ancienneté ? Ça fait 6,33 années pour le calcul. Chaque mois compte, littéralement.

L'indemnité doublée pour inaptitude professionnelle

Victime d'un accident du travail qui vous rend inapte ? Votre patron ne peut pas vous recaser sur un autre poste ? L'indemnité légale est automatiquement multipliée par deux. C'est la reconnaissance du préjudice subi à cause de votre travail.

Convention collective vs indemnité légale : qui gagne ?

Votre convention collective prévoit mieux que la loi ? C'est toujours le montant le plus favorable qui s'applique. Certaines conventions du BTP ou de la métallurgie sont particulièrement généreuses. Vérifiez toujours votre convention - vous pourriez avoir de bonnes surprises.

Excel au service du calcul : mode d'emploi pratique

Un bon tableau Excel vous évite bien des erreurs. Créez des colonnes pour votre salaire mensuel, votre date d'entrée, votre date de sortie, et laissez les formules faire le travail. Voici un calculateur interactif pour vous aider :

L'avantage du tableau Excel ? Vous pouvez tester différents scénarios, comparer l'indemnité légale avec celle de votre convention, et être sûr de ne rien oublier.

Cas pratique : le salarié à temps partiel avec des absences

Sophie travaille à 80% depuis 10 ans, avec plusieurs arrêts maladie. Comment calculer son indemnité ? Son ancienneté compte pour 10 ans pleins. Son salaire de référence sera reconstitué en temps plein si ses absences sont liées à une maladie. Résultat :

  • Salaire reconstitué à temps plein pour équité
  • Ajout des congés payés non pris au montant final

Fiscalité et cumul : optimiser légalement son indemnité

Impôts et charges sociales : ce qui est exonéré (ou pas)

Bonne nouvelle : votre indemnité de licenciement peut échapper en partie aux impôts et aux charges. L'exonération fonctionne jusqu'à certains plafonds qui dépendent de votre situation. Au-delà, le fisc et l'URSSAF se servent. Pour les très grosses indemnités (cadres dirigeants notamment), l'addition fiscale peut être salée.

Le grand cumul : toutes les indemnités auxquelles vous avez droit

Au moment du départ, plusieurs indemnités peuvent s'additionner. Ne laissez rien passer :

  • L'indemnité compensatrice de préavis (si vous ne le faites pas)
  • L'indemnité de congés payés non pris
  • L'indemnité pour licenciement irrégulier (si la procédure n'est pas respectée)

Préavis non effectué et congés payés : du cash supplémentaire

Votre patron vous dispense de préavis ? Il doit quand même vous le payer. Vous avez 15 jours de congés dans votre compteur ? Ils sont convertis en euros. Ces sommes s'ajoutent à votre indemnité de base et peuvent représenter plusieurs milliers d'euros.

Licenciement abusif : quand les prud'hommes s'en mêlent

Votre licenciement vous semble injustifié ? Les prud'hommes peuvent vous octroyer des dommages et intérêts en plus de l'indemnité légale. Les montants varient selon votre ancienneté et le préjudice subi, mais peuvent dépasser une année de salaire.

Convention collective généreuse : peut-on cumuler ?

Non, pas de double indemnité ! Si votre convention prévoit une indemnité de licenciement, elle remplace l'indemnité légale (sauf si elle est moins favorable). Par contre, elle peut s'ajouter à d'autres indemnités comme celle du préavis ou des congés payés.

Les obligations administratives : ce qui doit apparaître sur vos documents

Sur votre dernier bulletin de salaire et votre solde de tout compte, chaque indemnité doit être détaillée clairement. Vérifiez que tout y est : indemnité de licenciement, préavis, congés payés... Votre employeur doit aussi déclarer ces montants à l'URSSAF et aux impôts. Gardez précieusement ces documents, ils vous serviront pour vos déclarations et éventuellement pour Pôle Emploi.

Vos questions les plus fréquentes

Quand vais-je toucher mon indemnité ?

En principe, vous recevez tout à votre dernier jour de travail (fin du préavis). Mais si vous contestez votre licenciement ou négociez une rupture conventionnelle à la place, ça peut prendre plus de temps. Certains employeurs tardent parfois - n'hésitez pas à relancer.

Vais-je payer des impôts dessus ?

Ça dépend du montant. Les indemnités légales ou conventionnelles sont exonérées d'impôt jusqu'à certains plafonds. Au-delà, une partie sera imposable. Pour la CSG-CRDS, l'exonération est plus limitée. Votre comptable ou le centre des impôts peuvent vous renseigner précisément selon votre situation.

Mon licenciement me semble injustifié, quels recours ?

Direction les prud'hommes ! Si le conseil juge votre licenciement sans cause réelle et sérieuse, vous toucherez des dommages et intérêts en plus de vos indemnités de base. Le barème Macron encadre ces montants selon votre ancienneté, mais les juges conservent une marge de manœuvre dans certains cas.