En cette année 2025, l’heure est au bilan de la crise énergétique qui a secoué l’Europe en 2024. Certains secteurs ont su tirer leur épingle du jeu, démontrant une résilience remarquable face aux défis économiques. Je me penche aujourd’hui sur ces champions de la résistance, avec un œil critique mais constructif. Spoiler alert : ce ne sont pas forcément ceux auxquels on pense en premier…
Les secteurs traditionnellement résilients
Quand l’économie tousse, certains secteurs font preuve d’une santé de fer. C’est le cas de l’industrie de la santé et des biens de consommation de base, véritables piliers en temps de crise. Ces domaines ont historiquement bien résisté aux périodes de récession, et 2024 n’a pas fait exception à la règle.
Mais attention, ne nous emballons pas trop vite. Si ces secteurs ont tenu bon, d’autres ont connu des fortunes diverses. L’industrie chimique européenne, par exemple, a traversé une véritable zone de turbulences. Avec un recul moyen de la production de 8% dans l’Union Européenne en 2023, on peut dire que le secteur a pris un sacré coup. Mais, comme souvent, les moyennes cachent des réalités contrastées.
La France, notamment, a fait figure d’exception dans ce paysage morose. La chimie hexagonale a limité la casse avec un recul de seulement 1% en 2023. Une performance qui pourrait faire pâlir d’envie nos voisins européens. Mais ne nous y trompons pas, ce chiffre masque des difficultés persistantes dans la chimie de base.
Les surprises du bilan 2024
Parlons maintenant des outsiders qui ont créé la surprise en 2024. Le secteur des parfums et produits cosmétiques en France a littéralement explosé les compteurs. Avec une croissance de 15% depuis 2021, il a prouvé que même en période de crise, la beauté reste une valeur sûre. Un véritable tour de force qui mérite d’être souligné.
À l’opposé du spectre, les secteurs de l’énergie et des infrastructures ont souffert, comme souvent lors des récessions récentes. Le secteur financier n’a pas non plus été épargné, pris en étau entre la hausse des taux de défaut et la diminution des marges. C’est ce qu’on appelle être entre le marteau et l’enclume…
Dans ce contexte, la taille des entreprises s’est avérée être un facteur déterminant. Les grandes entreprises ont généralement mieux résisté que leurs homologues de plus petite taille. Une réalité qui pose question sur la capacité de nos PME à faire face aux chocs économiques. Ne devrions-nous pas repenser notre approche pour renforcer ce tissu économique vital ?
Stratégies gagnantes face à la crise énergétique
Au-delà des secteurs, certaines stratégies d’investissement ont tiré leur épingle du jeu. Les valeurs de croissance ont surperformé les valeurs décotées, confirmant une tendance observée lors des précédentes récessions. Le facteur qualité, caractérisé par un rendement élevé des capitaux propres, une croissance stable des bénéfices et un faible levier financier, s’est également distingué.
Dans ce paysage mouvant, les obligations, particulièrement celles à long terme, ont joué leur rôle traditionnel de valeur refuge. L’or, quant à lui, a confirmé son statut d’actif sûr en période trouble, affichant des rendements positifs comme lors des récessions depuis 1993.
Mais ne nous y trompons pas, ces performances ne sont pas le fruit du hasard. Elles résultent de stratégies mûrement réfléchies et d’une capacité d’adaptation remarquable. J’ai pu observer, au cours de mes années en tant que consultant en transformation, que les entreprises les plus résilientes sont souvent celles qui ont su embrasser le changement plutôt que de le subir.
Perspectives et défis pour l’avenir
Malgré ces signes encourageants, l’horizon n’est pas totalement dégagé. Le secteur de la chimie en France, par exemple, anticipe une baisse des investissements de croissance de 40% en 2024. Une perspective qui pourrait faire grincer des dents plus d’un industriel. Heureusement, cette baisse devrait être partiellement compensée par une hausse de 20% des investissements réglementaires et de maintenance.
La chimie française prévoit une croissance limitée à 1% en volume pour 2024. Un chiffre qui peut sembler modeste, mais qui témoigne d’une certaine résilience dans un contexte économique encore incertain. D’autant plus que le secteur conserve sa place de leader parmi les secteurs industriels exportateurs et se maintient au 4ème rang mondial pour les dépôts de brevets européens. Une performance qui mérite d’être saluée.
L’industrie chimique française s’est également fixé des objectifs ambitieux en matière environnementale, visant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 78 à 81% d’ici 2030 par rapport à 1990. Un défi de taille qui nécessitera des investissements conséquents et une transformation en profondeur du secteur. À ce propos, la situation et les perspectives du BTP en France pourraient offrir des synergies intéressantes pour relever ce défi environnemental.
En résumé de ce bilan 2024, force est de constater que la résilience face à la crise énergétique a été inégale selon les secteurs. Si certains ont su tirer leur épingle du jeu, d’autres font face à des défis considérables. L’avenir appartient à ceux qui sauront conjuguer innovation, adaptation et responsabilité environnementale. Comme dirait un certain personnage de série tech, « The juice is worth the squeeze ». À nous de presser le fruit de cette crise pour en extraire les opportunités de demain.