Aujourd’hui, on va parler d’un sujet qui fait grincer des dents : la baisse des salaires des alternants. Accrochez-vous, ça risque de piquer un peu…
Quel impact sur le portefeuille des apprentis ?
Vous êtes alternant ? Alors, gardez bien votre calme, mais je dois vous annoncer une nouvelle pas franchement réjouissante. Le gouvernement a décidé de serrer la vis sur les revenus des alternants. Et quand je dis serrer la vis, ce n’est pas une métaphore légère. On parle d’une baisse potentielle de 146 euros par mois pour un apprenti au SMIC. Oui, vous avez bien lu. De quoi faire mal au porte-monnaie, n’est-ce pas ?
Mais attention, ne paniquez pas tout de suite. Cette mesure ne concerne pas tous les alternants. Elle s’appliquera uniquement aux nouveaux contrats signés à partir du 1er mars 2025 dans les entreprises de plus de 10 salariés. Donc si vous êtes déjà en alternance, vous pouvez souffler… pour le moment.
Concrètement, cette baisse s’explique par deux changements majeurs :
- La réduction du plafond d’exonération des cotisations salariales
- L’assujettissement partiel à la CSG et à la CRDS
Traduction pour les non-initiés : on va prélever plus d’impôts sur vos salaires. Sympa, non ? (C’était de l’ironie, au cas où vous vous posiez la question).
Les détails de la réforme qui fâche
Entrons dans le vif du sujet. Jusqu’à présent, les alternants bénéficiaient d’une exonération de cotisations sociales pour les salaires inférieurs à 79% du SMIC. Avec la nouvelle réforme, ce plafond passe à 50% du SMIC. Autrement dit, si vous gagnez plus de 900,1 euros par mois, préparez-vous à voir votre fiche de paie s’alléger.
Mais ce n’est pas tout ! Le gouvernement a décidé d’ajouter la cerise sur le gâteau en soumettant les apprentis à la CSG (9,2% du salaire) et à la CRDS (0,5%). Jusque-là, ils en étaient totalement exemptés. C’est ce qu’on appelle faire d’une pierre deux coups… dans le porte-monnaie des alternants.
Pour vous donner une idée concrète, voici un petit tableau récapitulatif des pertes estimées :
Salaire mensuel | Perte mensuelle estimée |
---|---|
900,1 € (50% du SMIC) | Environ 87 € |
1800 € (100% du SMIC) | Environ 146 € |
Autant dire que ça fait mal, surtout quand on sait que la plupart des alternants gagnent autour de 56% du SMIC selon un rapport de l’inspection générale des finances. On est loin du « travailler plus pour gagner plus », pas vrai ?
Qui sont les alternants concernés ?
Maintenant que j’ai jeté un froid, laissez-moi vous rassurer un peu. Cette mesure ne touchera pas les 1,03 million d’apprentis actuels (chiffres de la Dares à fin novembre 2024). Ouf ! Par contre, si vous comptez signer un contrat d’alternance après le 1er mars 2025, là, ça se corse.
Voici un petit récapitulatif des profils concernés :
- Nouveaux alternants à partir du 1er mars 2025
- Contrats signés dans des entreprises de plus de 10 salariés
- Apprentis gagnant plus de 50% du SMIC (soit plus de 900,1 €)
Autant dire que ça fait quand même pas mal de monde. D’après les estimations, plusieurs centaines de milliers de jeunes salariés pourraient être impactés. De quoi faire grincer des dents dans les amphis et les centres de formation…
Les raisons avancées par le gouvernement
Alors, vous vous demandez sûrement pourquoi le gouvernement a décidé de s’attaquer au porte-monnaie des alternants ? Eh bien, comme souvent, c’est une question de gros sous. D’après l’inspection générale des finances, cette mesure devrait rapporter 278 millions d’euros à l’État. Pas mal, non ?
Mais ce n’est pas tout. L’exonération de la CSG et de la CRDS coûtait jusqu’à présent 1,2 milliard d’euros pour la CSG et 64,6 millions d’euros pour la CRDS aux finances de l’État. Autant d’argent qui va désormais rentrer dans les caisses de la Sécu. On comprend mieux l’intérêt financier de la manœuvre…
Bien sûr, le gouvernement ne présente pas les choses sous cet angle. On nous parle plutôt d’« harmonisation des règles » et de « contribution équitable à la solidarité nationale ». Mouais, permettez-moi d’être un brin sceptique. Quand on sait que l’alternance est censée être une priorité pour lutter contre le chômage des jeunes, on peut s’interroger sur la cohérence de cette décision.
Et maintenant, on fait quoi ?
Bon, je ne vais pas vous mentir, la pilule est difficile à avaler. Surtout dans un contexte où le coût de la vie ne cesse d’augmenter. Alors, que faire face à cette situation ?
Première chose : ne pas céder à la panique. Si vous êtes déjà en alternance, vous n’êtes pas concerné. Et si vous comptez signer un contrat prochainement, vous avez encore un peu de temps pour vous organiser.
Ensuite, il peut être intéressant de se renseigner sur les aides existantes. Certaines régions proposent des coups de pouce financiers aux alternants. Ça ne compensera pas totalement la baisse, mais c’est toujours ça de pris.
Enfin, n’hésitez pas à en parler autour de vous. Plus cette mesure sera débattue et critiquée, plus il y a de chances qu’elle soit amendée ou adoucie. Après tout, nous sommes en démocratie, non ?
En attendant, je vous souhaite bon courage à tous les futurs alternants. Et rappelez-vous : malgré cette baisse de salaire, l’alternance reste un excellent moyen de se former et d’acquérir de l’expérience. Ne laissez pas cette mesure vous décourager. Vous valez mieux que ça !