Stellantis ferme six usines européennes face à la crise automobile

Éco & finance

Attention : Stellantis ferme 6 usines d’un coup, des milliers d’emplois menacés

Stellantis ferme temporairement six usines européennes pour s’adapter à la crise du secteur automobile.

  • Fermetures massives : Six sites touchés en France, Italie, Pologne, Allemagne et Espagne avec des arrêts de 5 à 15 jours
  • Milliers d’emplois impactés : L’usine de Poissy place 2 000 salariés en chômage partiel du 13 au 31 octobre
  • Causes économiques : Baisse des ventes, adaptation des stocks et concurrence chinoise justifient ces mesures
  • Inquiétudes syndicales : Les représentants craignent que ces arrêts préfigurent des fermetures définitives

Le secteur automobile européen traverse une période tumultueuse. Stellantis ferme six usines européennes dans une mesure sans précédent qui témoigne de la gravité de la situation économique. Cette décision, annoncée le 22 septembre, concerne plusieurs pays et met en lumière les défis structurels auxquels fait face l’industrie automobile.

La suspension temporaire de production touche l’usine de Poissy en premier lieu, où 2 000 salariés seront placés en chômage partiel du 13 au 31 octobre. Cette mesure représente quinze jours ouvrés d’arrêt complet pour la dernière unité d’assemblage automobile d’Île-de-France. Les répercussions de cette décision dépassent largement le cadre français et s’étendent à l’ensemble du réseau de production européen du constructeur.

Une vague d’arrêts de production sans précédent en Europe

Les fermetures d’usines Stellantis s’étendent sur cinq autres pays européens selon les informations relayées par plusieurs sources journalistiques. En Italie, l’usine de Pomigliano près de Naples suspendra ses activités sur deux lignes de production distinctes. La fabrication du modèle Fiat Panda s’arrêtera du 29 septembre au 6 octobre, tandis que celle de l’Alfa Romeo Tonale cessera du 29 septembre au 10 octobre.

La Pologne n’échappe pas à cette restructuration temporaire. Le site de Tichy fermera pendant neuf jours consécutifs au mois d’octobre. L’Allemagne voit également son usine d’Eisenach concernée par un arrêt de cinq jours. L’Espagne subit un impact particulièrement lourd avec les usines de Saragosse et Madrid qui cesseront leurs activités respectivement sept et quatorze jours.

Pays Usine Durée d’arrêt Période
France Poissy 15 jours ouvrés 13-31 octobre
Italie Pomigliano 8-12 jours 29 sept – 10 oct
Pologne Tichy 9 jours Octobre
Allemagne Eisenach 5 jours Octobre
Espagne Saragosse/Madrid 7-14 jours Octobre

Ces mesures touchent plusieurs milliers d’employés à travers l’Europe. Les porte-parole du groupe en Italie et en Pologne ont confirmé ces informations à l’Agence France-Presse, même si Stellantis n’a pas officiellement validé l’ensemble des suspensions annoncées.

Les raisons économiques derrière ces fermetures temporaires

Le marché automobile européen connaît des difficultés majeures qui justifient ces arrêts selon la direction de Stellantis. La nécessité d’adapter les stocks avant la fin de l’année constitue l’argument principal avancé par le constructeur. Cette stratégie vise à équilibrer l’offre avec une demande en baisse significative.

Sur le site de Poissy, la baisse des ventes du modèle Opel Mokka illustre parfaitement cette problématique. La production quotidienne de 420 véhicules de ce modèle, assemblé aux côtés de la Citroën DS3, ne trouve plus suffisamment de débouchés sur le marché. Cette situation préoccupante a été évoquée lors d’une réunion extraordinaire du comité social et économique.

Les défis auxquels fait face l’industrie automobile dépassent les simples fluctuations saisonnières. La concurrence croissante des constructeurs chinois modifie profondément les équilibres du marché. La transition accélérée vers les véhicules électriques impose également des adaptations coûteuses aux chaînes de production existantes. Pour les salariés touchés par ces mesures, savoir comment bien gérer son salaire devient crucial pendant ces périodes d’incertitude.

Inquiétudes syndicales et perspectives d’avenir

Les représentants du personnel expriment des craintes légitimes face à ces fermetures temporaires. Jean-Pierre Mercier, délégué SUD de Poissy, qualifie cette situation de « jamais-vu » et redoute qu’elle préfigure une fermeture programmée du site. Cette inquiétude se fonde sur l’absence de successeur prévu pour la Mokka dont la production doit s’arrêter en 2028.

En Italie, le syndicat FIM alerte sur la situation critique de l’usine de Pomigliano et demande une réunion d’urgence avec la direction. Cette démarche traduit l’ampleur des préoccupations concernant l’avenir des sites de production européens. Les formations et travaux de maintenance prévus pendant les arrêts ne rassurent pas les syndicats qui y voient plutôt une préparation à un futur plan social.

L’industrie automobile européenne traverse une crise systémique. Volkswagen a récemment revu à la baisse ses prévisions pour 2025 et envisage de supprimer 35 000 emplois en Allemagne. Cette conjoncture renforce les craintes d’une vague de restructurations. Dans ce contexte difficile, l’évolution du SMIC devient un enjeu social majeur pour les travailleurs du secteur.

Impact sectoriel et stratégies d’adaptation

Ces arrêts de production s’inscrivent dans une stratégie plus large d’adaptation aux nouvelles réalités du marché. Stellantis cherche à optimiser ses stocks tout en préparant ses sites à la production de modèles plus rentables ou électriques. Cette approche pragmatique vise à maintenir la compétitivité face aux défis technologiques et commerciaux.

Les mesures prises par le groupe illustrent les mutations profondes du secteur automobile européen. Les constructeurs doivent naviguer entre plusieurs contraintes simultanées :

  • La pression concurrentielle des marques asiatiques
  • L’adaptation aux nouvelles normes environnementales
  • La transformation numérique des processus de production
  • Les tensions géopolitiques affectant les chaînes d’approvisionnement

Ces fermetures temporaires pourraient permettre de réduire les surcoûts liés aux surstocks tout en donnant du temps pour repenser les stratégies industrielles. Elles alimentent néanmoins les spéculations sur des fermetures définitives et des suppressions d’emplois massives. L’avenir des sites concernés dépendra largement de la capacité du groupe à repositionner sa production sur des segments porteurs et à moderniser ses outils industriels.